L'évêque

Lettre pastorale n° 1 du 15 août 2014

Mgr Benjamin Marc Ramaroson, vous invite à découvrir sa lettre pastorale intitulée « Le chemin de Damas", qui servira de repères pour aller encore de l’avant après le 25 janvier 2014, événement marquant comme dans le diocèse d'Antsiranana.

Présentation de l'évêque

L’évêque est le premier responsable du diocèse, et cette responsabilité l'amène à entrer en dialogue avec tous. Ainsi, par le dialogue et l'enseignement, il discerne et prend des décisions. Il exerce son autorité épiscopale, laquelle s'inscrit donc dans un esprit de service et de bienveillance. C'est ainsi que s'accomplit sa fonction pastorale. Il nomme les prêtres dans leur paroisse ou les charge de toute autre fonction. Il est assisté de différents collaborateurs et conseils. Comme signe de sa mission, de sa charge et de son attachement à son peuple, l’évêque porte au quotidien la croix pectorale et l’anneau pastoral. Lorsqu’il préside une célébration solennelle, il porte la mitre et tient en main la crosse. Par son ordination épiscopale, l’évêque reçoit, à la suite des apôtres, la plénitude du sacrement de l’ordre, et la charge d’enseigner (annonce de la Parole de Dieu et de la doctrine), de sanctifier (par la vie sacramentelle) et de gouverner (charge pastorale).

 

Mgr Marc Benjamin Ramoroson est né le 25  avril 1955 à Manakara (Madagascar).
Il a fait ses études dans le primaire puis dans le secondaire en obtenant un baccalauréat de mathématiques. 
Il s'est ensuite inscrit pendant deux ans à l'université d'état d'Antananarivo. Il a fait profession comme membre de la congrégation de la mission le 15 octobre 1980. Il a été ordonné prêtre pour cette congrégation le 15 août 1984 et a été curé à la cathédrale de Farafangana, puis a étudié à l'université pontifical grégorienne pour obtenir un doctorat en théologie spirituelle. 

Le 26 novembre 2005, il est nommé évêque de Farafangana et consacré évêque le 25 mars 2006 par Mgr Fulgence Rabemahafaly (archévêque de Fianarantsoa). 
 
Le 27 novembre 2013 il est nommé comme archevêque de Antsiranana. Intrônisé le 25 janvier 2014 à Antsiranana. Conformément au code de droit canonique, en tant que nouvel archevêque métropolitain, il reçoit le pallium des mains du pape françois le 29 juin 2014.

Autres ministères

- Vice président de la conférence épiscopale malgache (CEM)

- Commission Episcopale pour l'Education Catholique

- Représentant des évêques malgaches au SCEAM (Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar)

 

LES COLLABORATEURS DE L’EVEQUE

Les vicaires généraux

Père VIAL Jean-Claude résidant à la paroisse Cathédrale à Antsiranana

Père JAOMAMY Félicien résidant à la paroisse de SAMBAVA Centre

 

Comptabilité
Aymeric et Jasmine 

Secrétariat - Résidence
Monseigneur Benjamin Marc Ramaroson, c.m.  
Tél : (261) 32 11 539 39
5 Boulevard Le Myre de Villers
BP 415
201 ANTSIRANANA - MADAGASCAR
courriel : bramaroson@gmail.com

EXCLUSIF : la lettre ouverte de Mgr Benjamin Ramaroson au Ministre de Mines

Mgr Benjamin Ramaroson, a publié une lettre ouverte adressée à Monsieur le ministre de Mines des ressources stratégiques, pour objet "un partage équitable des richesses minérales de chaque territoire en vue d’un développement durable et stable" 

 

 

Monseigneur Benjamin Marc Ramaroson,
c.m. Archevêque  d’Antsirananana
Tél : (261) 32 11 539 39
BP 415
5 Boulevard Le Myre de Villers 201  ANTSIRANANA
Madagascar  bramaroson@gmail.com 

 

 

LETTRE OUVERTE


 

 

 

Antsiranana 11 Juillet 2015 Solennité de St Benoît

  À Monsieur le Ministre des mines et des ressources stratégiques

 

Copie à

Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Président de la République de Madagascar

 

 

OBJET : Pour un partage équitable des richesses minérales de chaque territoire   en vue d’un développement durable et stable

 

 

Je ne suis pas un spécialiste mais un pauvre pasteur qui veut servir le peuple et souhaite fortement que ce dernier puisse vivre pleinement son humanité. Homme de terrain parcourant des lieux où même une voiture ne peut pas passer, je me permets de vous écrire ces quelques lignes qui sont un cri de détresse avant la « fin » de mon peuple bien-aimé : cri de de la terre, cri des pauvres, souligne le Pape dans sa dernière encyclique Laudato sì’ : « Ces situations provoquent les gémissements de sœur terre, qui se joignent au gémissement des abandonnés du monde, dans une clameur exigeant de nous une autre direction » (n° 53). Le Pape y interpelle notamment tous les baptisés : « Un chrétien qui ne protège pas la création, qui ne la fait pas croître, est un chrétien qui n’accorde pas d’importance à l’œuvre de Dieu, cette œuvre née de l’amour de Dieu pour nous » (n° 64 et 217).

Au préalable, j’aimerais apporter une précision pour lever toute ambiguïté et prévenir toute polémique. C’est en mon nom propre, en tant que chrétien et citoyen épris de justice et d’écologie, que j’écris cette lettre. J’en endosse toute la responsabilité. Car ce que souligne le Pape dans Laudate sì’ m’interpelle fortement : « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous empêcher de reconnaître qu’une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » (n° 49).

Madagascar, l’un des pays les plus pauvres de la planète, est devenu un nouvel eldorado des grandes compagnies minières internationales, toujours en quête de nouvelles ressources afin de satisfaire les besoins croissants du monde contemporain. Le sous-sol malagasy regorge de ressources minières : pierres précieuses et d’ornementation, gemmes et minerais industriels, chromite, mica, graphite, zircon, ilménite, nickel, cobalt, fer, titane, uranium, cuivre, or, charbon, calcaire, gypse, quartz de fonte et piézo- électrique, etc. Plus récemment connus, sont évoqués les diamants dans certaines régions, le pétrole et le gaz dans le canal de Mozambique, et les terres rares dans notre région d’Ampasimanjava, sans oublier le vieux gisement d’or de Betsiaka à côté d’Ambilombe… Aussi parle-t-on beaucoup, du moins à travers les médias, de code minier et de code pétrolier. On annonce même qu’ils seront votés et promulgués très bientôt.

 

Ma question est donc : n’est-il pas possible de faire en sorte que les Malagasy autochtones de chaque région profitent de toutes ces richesses, équitablement avec les puissances étrangères ?

 

Avant la rentrée précédente scolaire, en juillet 2014, en tant que Président de la Commission épiscopale pour l’enseignement et pour l’éducation catholique, j’ai écrit une lettre pour aider les parents d’élèves et surtout les élèves et les étudiants des écoles, collèges, lycées, centre, instituts, universités catholiques, etc. : « Harena ny harena raha mamokatra ary mamokatra ho an’ny be sy ny maro » (la richesse n’est une richesse que si elle est productive pour tous, pour le bien commun). Des associations internationales comme Voarabe pour Madagascar, Mosaic Madagascar, etc., ont répondu à notre appel. Elles m’ont présenté leurs programmes, qui ont pour but de « faire des Malagasy des propriétaires, participants directs aux activités minières de leur territoire, pouvant donc tirer profit de ces richesses ». Il y a  aussi le projet Taratra de la Commission sociale de la Conférence épiscopale qui travaille étroitement avec la CEEEC pour l’éducation des citoyens et la Commission épiscopale Justice et Paix.

 

L’objectif est de rendre l’activité économique engendrée par le secteur extractif compatible avec la redistribution équitable des richesses entre compagnies exploitantes, territoires, exploitations, populations et générations futures. Le moment ne serait-il pas venu de se donner la main pour faire profiter équitablement tous les Malagasy de leurs ressources, tout en les partageant équitablement avec les investisseurs internationaux ? Cela exige un changement de mentalité et de comportement  pour en préserver les fruits et en faire bénéficier tout le monde. C’est pour cela que l’éducation tient une place importante dans ce processus, afin qu’aucune génération ne soit « victime » ou mise à l’écart.

 

Ny olona no harena lehibe indrindra (l’homme est la richesse des richesses). Dans Redemptor hominis, le pape saint Jean-Paul II souligne que l’homme est le premier chemin de l’Église. Il est le chemin de tout développement authentique. Madagascar ne manque pas d’hommes et de femmes patriotes, prêts  à faire progresser cette belle île bénie de Dieu. Ce sont les trois T que nous rappelle souvent le Président : Tena Tia Tanindrazana (discours à Ivato), mais qui demandent à être concrétisés dans le quotidien des gens… Je vous invite ainsi, vous qui êtes actuellement responsables, à considérer et à soutenir toutes ces actions qui vont dans le sens du développement social et solidaire du secteur minier de Madagascar. Et je rappelle aux entreprises internationales qu’il existe des procédures qui permettent de faire profiter équitablement tous ceux qui sont concernés par ces richesses : c’est ce que nous souhaitons pour notre pays.

 

Je conclus en implorant la bénédiction de Dieu sur vous, les responsables de notre nation, et sur vos familles. Que la Sainte Vierge, première Patronne, et Saint Vincent de Paul intercèdent pour que le peuple vive dans la paix et que le développement pour le bien de tous puisse aller de l’avant. Sur cette terre bénie de Dieu, nous sommes unis comme une seule famille, OLO ARAIKY SIKA JIABY, « Maison commune » souligne le Pape dans son Encyclique.

 

Veuillez agréer Mr le Ministre, mes sentiments les plus respectueux dans le Christ et je compte sur votre compréhension et votre souci de travailler efficacement au développement intégral de la population de notre pays.

 

+ Ramaroson Benjamin Marc, c.m.
Archevevêque d’Antsiranana