Message issu de la 3ème session du 7ème Synode

Message issu de la 3ème session du 7ème Synode que le diocèse vient d'accomplir, adressé à tous les fidèles (EOV) du diocèse et à toutes les personnes de bonne volonté.

Les 13, 14 et 15 novembre derniers, 130 délégués venus des quatre coins du diocèse se sont réunis au Centre Lucien Botovasoa pour réfléchir, approfondir et répondre aux questions posées à partir des synthèses recueillies auprès des différentes instances durant l’année 2024-2025, ainsi que de l’Instrumentum Laboris (outil de travail). Notre rassemblement avait pour but d’unifier les efforts des différents groupes afin de poursuivre et de renforcer la fraternité (fihavanana) dans le Seigneur, au niveau de la création et avec les autres.... Le thème qui nous a guidés au cours de cette 3ᵉ Session : “La famille, Église domestique qui se fait du bien mutuellement, qui se protège mutuellement, en recherche du bien commun...”
Sous le guide de l’Esprit Saint, nous avons cherché et discerné la Vérité, en essayant de la faire prévaloir selon la méthode de recherche et
de réflexion commune adoptée. Voici maintenant ce que nous présentons pour nous aider à mettre en place des structures qui nous permettront de nous soutenir mutuellement, de nous faire du bien et de rechercher ensemble le bien commun, pour le développement intégral de l’homme...


Trois grands axes ont particulièrement émergé des différents échanges :
- La pratique politique doit changer, et se fonder sur son véritable sens selon l’enseignement social de l’Église…
- La fraternité (fihavanana, ce bien précieux hérité de nos anciens, cette valeur phare doit repensée et dont être purifée, ancrée sur le fihavanana enseigné par Jésus et celui de nos ancêtres…
- Un message particulier aux jeunes, car c’est aujourd’hui que se construit l’avenir, non demain…
Malgré tout cela, nous ne pouvons pas garder sous silence la crise politique que notre pays a traversée récemment et que nous continuons de vivre aujourd’hui.
Nous ne voulons remuer des plaies du passé lorsque nous portons dans la prière ceux qui ont perdu la vie, leurs familles, ainsi que ceux qui sont encore en traitement ou sont encore en train de reconstruire suite aux destructions subies.
Nous tenons compte des déclarations de la Conférence Épiscopale (message du 11 novembre 2025), ainsi que de celle de la Commission des Évêques pour la Justice et la Paix, affirmant clairement que la nation est malade (message du 29 août 2025). Ces messages rappellent unanimement que la violence et la vengeance, sous toutes leurs formes, ne peuvent jamais conduire au développement, ni apporter stabilité et paix.
La seule voie à rechercher est celle de la réconciliation, de l’unité, de la justice et de la miséricorde.
N’est-ce pas justement ce qui ressort du thème que nous avons médité dans cette 3ᵉ session : « La famille, Église domestique, appelée à se faire du bien, à se protéger mutuellement et à rechercher ensemble le bien commun » ?
Ce ne sont pas seulement les difficultés qui ont été écoutées à travers les divers rapports des commissions ; il y avait aussi de profondes
aspirations et de nombreux désirs exprimant un élan de vie à l’image du Christ, l’Homme parfait notamment la mise en place d’espaces pour
approfondir la doctrine sociale de l’Église ; le rappel des efforts pour améliorer et protéger l’environnement ; la valorisation des centres et
institutions où l’on peut puiser connaissances et formation ; des formations sur la question foncière ; l’achèvement du livre de catéchèse pour la confirmation ; le rétablissement de « l’éducation civique » à l’école ; la tenue d’un symposium sur l’éducation…

La pratique politique doit être renouvelée, et elle doit impérativement se fonder sur son véritable sens selon l’enseignement social de l’Église…
On a également mentionné les différentes initiatives menées avec la population et qui ont apporté des changements concrets dans la vie quotidienne, permettant à beaucoup de prendre une conscience plus vive d’eux-mêmes.
Ce synode nous a permis d’être conscient à la vérité de cette parole du Concile qui dit : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ » (Gaudium et Spes 1).

Le synode nous a révélé également que nous formons une famille qui porte ensemble les fardeaux, nous sommes appelés à cheminer ensemble » avec nos frères et soeurs, une Église au coeur du monde. L’Église n’est plus une Église éloignée des personnes, mais une Église qui vit avec tous. Une Église qui partage l’histoire de son peuple. Nous ne faisons qu’un.

Le Pape François, en résumant la question politique, dit ceci : « Je redis l’appel à réhabiliter la dignité de la politique, vocation noble, qui appelle les acteurs politiques et constitue l’une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun... La bonne politique recherche les chemins pour construire une famille qui vit ensemble à tous les niveaux de la vie sociale, afin de pouvoir corriger la mondialisation, lui donner un équilibre et la gouverner pour éviter les désagréments qu’elle entraîne. »

(Fratelli tutti, Lettre encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale, n° 180)
Que la fraternité (fihavanana) ce trésor moral soit purifiée pour être à la fois chrétienne et malgache.....
La fraternité —le “fihavanana” valeur ancestrale est bien malade, blessée a été longuement abordée au cours des travaux.
Elle doit être purifiée, car elle est malade, tout comme la pratique politique de notre pays doit être profondément renouvelée pour devenir un vrai service du peuple, à travers la recherche du bien commun.

Nous profitons de cette occasion pour nous adresser à vous, responsables et acteurs politiques. Ce dont notre époque a besoin, ce sont des dirigeants ayant le coeur d’un père et d’une mère, et craignant Dieu. Des dirigeants faits pour protéger et gérer équitablement les richesses afin qu’elles profitent à tous. Le peuple attend un véritable changement dans le pays et l’État : un changement vers une politique au service de la société, protégeant l’intérêt durable de la population, et non une politique dévoyée ne recherchant que les intérêts des dirigeants et de leurs proches. Arrêtez la politique de recherche de privilèges, les abus de pouvoir et la corruption. Que chacun soit prêt à faire régner la véritable fraternité, celle que nos Ancêtres ont vécue et que Jésus a empruntée en passant par la Croix.


– Message pour les Jeunes, car l’avenir se construit aujourd’hui et non demain…
À vous, jeunes de tous les niveaux, Madagascar compte sur vous pour le changement profond que vous désirez. Votre regard neuf peut apporter un souffle nouveau à notre pays. Mais ne vous fiez pas trop à vous-mêmes : acceptez d’être des jeunes qui ont besoin de compagnons de route et de guides pour affronter la vie.
N’oubliez jamais les valeurs qui font notre identité malagasy lorsque vous exprimez vos revendications : l’attitude juste, la maîtrise des paroles, et surtout le respect dû aux parents, aux anciens et aux responsables. Rappelons ici la parole de saint Pierre : « Voyez : Satan rôde autour de vous comme un lion rugissant cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi. »
Nous nous approchons du 40ᵉ anniversaire de la Journée mondiale de la Jeunesse. L’Église vous envoie en mission selon l’exhortation du Pape Léon XIV, en vous proposant le thème : « Vous aussi, vous témoignerez de moi, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement » (Jn 15, 27).
Nous prions spécialement pour vous.


Conclusion
À nous tous, fidèles (EOV) nous devons changer de mentalité et nous convertir. Nous sommes appelés à unir nos forces afin de protéger le bien commun. Nous devons avoir le courage de lutter contre le mal. Que chacun discerne et accomplisse ce qui lui revient. Que cessent les discours : engageons-nous concrètement pour transformer les choses en bien. Que chacun en soit profondément convaincu. La concertation nationale (fikaonan-doham-pirenena) arrive bientôt : ne soyons pas des spectateurs silencieux, mais participons activement depuis la base ; que chacun se tienne prêt debout pour être témoin de sa foi Tel est l’appel que nous a laissé l’Année jubilaire, nous, « pèlerins de l’espérance ». Il est bon de noter, en conclusion, que sera bientôt envoyé le Lineamenta (document d’orientation) concernant la 4ᵉ Session : « La Famille, Eglise domestique prenant en mains ses responsabilités.... »


Ne nous lassons pas à prier pour Madagascar, notre patrie, avec Marie, Sainte Patronne de Madagascar, avec saint Joseph, Protecteur de l’Église Universelle, avec nos Saints et Bienheureux du pays, notamment Bx Lucien Botovasoa. Avec eux, continuons à confier notre diocèse et Madagascar au Sacré Coeur de Jésus....

 

LE SECRETARIAT DU SYNODE PRESIDE PAR P SIMON ZAFISORATRA

17/12/2025

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