C’est l’Eglizy Iraka Sacré Coeur de Vohémar qui a été choisie pour cette célébration.
Pendant une année tout le diocèse (enfants, jeunes, adultes ) s’est mobilisé pour réfléchir à partir de l’Instrumentum Laboris préparé par le Secrétariat du Synode dirigé par le P Simon Zafitsoratra. Le travail des commissions s’est concentré sur deux thèmes principaux : prière et foi. L’objectif est que la famille, Eglise domestique devient un cénacle de prières et un lieu d’approfondissement de la foi par excellence. Pour y parvenir les participants se sont subdivisés en cinq commissions;
1ère commission : Prière ; 2ème commission : Approfondissement de la foi ; 3ème commission : Liturgie
4ème commission : Sacrement ; 5ème commission : Vocation…
Chaque commission s’est penchée sur l’environnement et a proposé des orientations pour la prochaine étape du synode qui travaillera surtout sur le problème de l’écologie intégrale à partir de Laudate Sì et de la culture malagasy; Les 5 commissions après débat ont proposé à l’Assemblée des points qui vont être compilé pour préparer le directoire pastoral. Déjà les points essentiels ont été lus lors de la célébration eucharistique qui a conclu cette première étape. C’est le message du synode (voir MOT DE LA FIN). Une agape familiale où tout le monde a été convié a conclu la célébration. Merci à l’Eglise Iraka de
Vohémar pour l’accueil et pour l’organisation. Continuons à prier pour que l’esprit synodal se renforce au sein du diocèse pour combattre le mal qui ronge notre vie quotidienne et pour cheminer ensemble pour mettre en place une Eglise Personne Vivante animée par le Baptême en communion prenant en charge l’Eglise devenant Tabernacle Vivant
NB : Juste avant la célébration de la première étape du 7ème synode 11 au 14 Novembre 2022, à Vohémar, le presbyterium a eu la joie de suivre ensemble une formation permanente sur la « synodalité » donnée par le P Lalaina, Recteur du Grand Séminaire de Tamatave. Voici une synthèse. Le presbyterium profite de cette page pour remercier le Père Lalaina, les prêtres avec les laïcs et les religieux de l’Eglise Iraka de Vohémarpour l’accueil enthousiaste et chaleureux : un « accueil vraiment synodal »;
Prêtre pour l’Eglise synodale
Formation permanente donnée par le P. Herivonjilalaina O. M. pour les prêtres du diocèse, à Vohémar du, sur Eglise synodale, synodalité, synode.
La formation permanente ou la formation continue est une nécessité pour la vie du prêtre car on n’a jamais fini de croître et de mûrir (cf. Jean-Paul II in Pastores Dabo vobis n° 70-73). Pour le renouveau de notre ministère, il nous faut conserver, défendre et développer notre identité et notre vocation. L’Eglise de son côté a toujours besoin d’être réformée et d’être purifiée, d’être rénovée par un authentique témoignage de la part des prêtres.
1. La synodalité comme réalité ecclésiale. Un peu d’histoire.
Dans l’Eglise catholique, Vatican II constitue un pivot pour redécouvrir la synodalité vécue au niveau international. La convocation d’un nouveau concile par le Pape Jean XIII (le 25 Janvier 1959) ouvre une période nouvelle. Au cours du concile, une question se pose : comment prolonger ce mode de gouvernement de l’Eglise qui est extraordinaire par nature ? L’une des réponses apportées par le Pape Paul VI fut la création du synode des Evêques. La liste des synodes convoqués par les papes depuis Paul VI montre l’importance de cette institution. La conviction du Pape François que l’Eglise est essentiellement synodale marque en profondeur l’ensemble de son pontificat dédié à la transformation missionnaire de l’Eglise.
La synodalité dans l’Eglise est synodalité de l’Eglise sous le guide de l’Esprit Saint, par le Christ, avec le Christ et dans le Christ. L’Eglise est sujet de synodalité ; synodalité à tous les niveaux : entre tous les agents pastoraux ; synodalité dans l’interdisciplinarité et dans les dialogues oecuméniques. Chaque spécialiste a besoin de vérifier son savoir synodalement.
2. Quelle spiritualité pour l’Eglise synodale ? Comment faire pour promouvoir une conscience synodale ?
Jésus-Christ est le pivot de la synodalité (Mc 2, 19sv). Il demeure avec ses disciples et il les enseigne à faire route ensemble, d’où ces formes de synodalité vécue (Ac 4 et Ac 15) : « se mettre à l’école du Christ, écouter les autres et discerner en commun ce qui est bon et prioritaire pour le bien de tous ». Tout en soulignant la dimension christologique, il ne faut pas perdre de vue la perspective trinitaire et la dimension pneumatico-mariale de la synodalité.
La spiritualité de l’Eglise synodale est une spiritualité de communion. Il faut faire de l’Eglise la maison et l’école de la communion. Avant de programmer des initiatives concrètes, il faut promouvoir une spiritualité de communion, c’est-à-dire, contempler la lumière du mystère de la Trinité qui habite en nous et qui fait de nous sa demeure, sentir le frère et chacun comme membre appartenant au corps du Christ, voir ce qui est positif dans l’autre, l’accueillir et le valoriser comme don de Dieu, donner une place aux frères en portant les fardeaux l’un et l’autre en vivant « l’autrui-sme ». La perfection n’est pas dans les idées mais dans la charité.
3. Le discernement communautaire comme style de vie et méthode
Une Eglise synodale est une Eglise de l’écoute, avec la conscience qu’écouter est plus qu’entendre. Il faut « écouter ce que l’Esprit dit aux Eglises (Ap 2, 7) et à chaque croyant (cf. sensus fidei fidelium). Avancer ensemble à l’écoute de l’Esprit afin de répondre aux défis missionnaires de notre temps.
L’Evêque est le principe de l’unité dans l’Eglise. On lui doit respect filial et obéissance. Ce qu’on lui demande : paternité, confiance, amitié. Les prêtres participent sacramentellement au sacerdoce du Christ. Ils sont des collaborateurs vigilants de l’Evêque. La règle synodale de Cyprien de Carthage aux prêtres et aux diacres demande d’étudier, d’examiner, de décider ensemble. « Ne rien décider sans votre conseil et sans le consentement du peuple de Dieu » (Canon 34, canon des Apôtres).
4. Profil marial de la synodalité
L’Eglise a un visage et des traits mariaux. Elle trouve en Marie son identité, sa vocation et sa destinée. En regardant Marie, Mère de l’Eglise (cf. Paul VI), membre suréminent de l’Eglise, nous contemplons le visage le plus beau et le plus tendre de l’Eglise. Marie est mère de Dieu, mère de Jésus et des membres du Christ (LG 8 §1 ; LG 64). Il faut passer de la mariologie à la théologie mariale.
Le profil marial du prêtre se vit dans la chasteté du coeur. Tout comme Marie lors de l’Annonciation, il accueille Jésus dans la vie et le donne au monde. C’est là la grandeur et la petitesse du prêtre : grand par l’ordination presbytérale, petit car sa grandeur ne vient pas de lui.
5. Conclusion : synodalité, conversion et évangélisation;
La synodalité est un chemin de conversion et des réformes. Elle conduit au renouveau missionnaire car la synodalité est missionnaire. Elle est une manière d’être Eglise dans et pour le monde. Elle vise la construction de notre « maison commune ».
Même prêtres, nous sommes en phase de réapprentissage de la synodalité. Avec le Pape François, nous découvrons ensemble que la synodalité est un art, celui du discernement en commun qui demande à chacun l’ouverture du coeur et les attitudes spirituelles pour entrer dans un style marqué par l’écoute et le dialogue, la confiance et l’humilité, la conversion et la recherche de la vérité, la liberté interne et le courage de changer, l’ouverture aux autres, l’enracinement dans la prière, la parole de Dieu et les sacrements.
(Notes recueillies par l’Abbé Zafisoratra Simon)